15.7.16

Ciels. Venice

Regardant le plafond où des crabes et des algues poudrés de sel, s'enlevaient en relief sur un fond grenu aussi blond que le sable d'une plage... 


 Joris Karl Huysmans, A Rebours














Entre chien et loup à Venise, la lagune se répand dans le ciel et la ville poisson se fait aussi sphérique qu'une boule de mercure. La tête vous tourne et les anamorphoses tout autour de vous vous font perdre votre ancrage. L'eau stagne sous les ponts et vous réfléchit dans un ciel de soufre et d'or. On ne sait trouver l'échelle qui monte au ciel ou qui descend dans les abîmes. Partout dans les églises ou les scuole, les jeux de perspective et les trompe l'oeil vous préparent à cette plongée dans les nuées ou dans les eaux, à ce renversement de la ligne d'horizon. Elévation ou chute vertigineuses, tout dépend de la strate du monde dans laquelle le peintre ordonne votre position, en contrebas de l'escalier qui monte au Temple ou parmi les noyés de la mer Rouge. Toujours aux passages.    



Photographies: Quand fondra la neige où ira le blanc,
 Palazzo Fortuny
Philippe Parreno, Speech Bubbles, 2009




 

Chiesa  di San Sebastiano 





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11.7.16

Est-ce que les fantômes me voient ? Venise







Si Naples est la ville des sangs, Venise est à n'en pas douter la ville des cendres. Les ombres glissent silencieusement et vous frôlent de leurs ailes taquines dans les passages étroits*. Les touristes sont transparents et se laissent traverser par ces mânes moqueurs sans même les apercevoir. Les morts sont bien vivants à Venise.




Quand fondra la neige où ira le blanc ?

4 juin-10 octobre 2016
 Eric Muzil, curateur



Palazzo Fortuny 
San Marco 3958
Venezia






*Calle stretta. Calle Varisco, Canarregio



Photographie: mur du palais Fortuny